L’association Les Entretiens de l’information, dont Jean-Marie Charon, adhérent du Club, est le président associée à l’Institut français de presse (IFP) et l’INA se sont lancés dans un grand projet, celui de mettre à plat les contenus des médias d’information sur le mouvement des Gilets jaunes et les témoignages de ceux qui les produisent. D’ici quasiment une année (juin 2020), ils se proposent d’organiser une rencontre où seront discutées travaux d’étudiants et de chercheurs, ainsi que le fruit d’un ensemble de séminaires de journalistes. Dont le premier a eu lieu à Rouen, mardi 12 novembre dernier, au Club.
À cette occasion, des journalistes de quasi l’ensemble des médias régionaux étaient réunis dans nos murs. Paris-Normandie, Ouest France, 76Actu, Tendance Ouest, France Bleu, France 3, mais aussi les correspondants de l’AFP, du Monde ou travaillant pour BFM TV avaient pris rendez-vous pour partager leurs perception et expériences.
Les professionnels ont pu échanger autour de leurs pratiques et de leurs sentiments face aux enjeux particuliers d’une telle mobilisation : des débuts sur les ronds-points aux violences lors des samedis de manifestation, des spécificités du mouvement à la part de responsabilité des autorités, l’étendue des sujets accolés au mouvement a alimenté les discussions et mis en évidence des problématiques multiples.
Comment ont-ils, malgré l’ampleur des événements, pu poursuivre leur travail ? Dans quelles conditions ? Quelles émotions ont-ils pu ressentir lors des rencontres avec les militants ? Face à la brutalité de certains GJ ? Face à l’expression explicite de la défiance envers les médias ? Comment ont-ils abordé le mouvement ? Qu’ont-ils retenu des revendications recueillies ? Comment ont-ils fait évolué leurs pratiques de traitement de l’information à mesure que la mobilisation s’intensifiait ou s’affaiblissait ? Quels liens ont-ils pu créer avec certains GJ ? Etc.
Les nombreuses difficultés vécues par les journalistes sur le terrain ont fait surgir des obstacles internes aux rédactions : les contradictions dans les discours des figures du mouvement, les omissions volontaires de la préfecture dans les comptages de manifestants, la violence des policiers et des GJ en manifestations, sont les conséquences du surmenage et de la lassitude des journalistes…
Jean-Marie Charon a questionné les conditions du travail journalistique, soumises aux aléas d’une mobilisation disparate bien qu’intense, pour remettre en lumière les impacts de ce mouvement populaire, et tirer les leçons, un an après, d’un traitement médiatique exceptionnellement houleux.
A lire en parallèle, le retour de Jean-Marie Charon sur cette soirée sur le site de L’Observatoire des Médias. C’est sur ce site également que l’on pourra trouver, pour chacun des séminaires, une synthèse des échanges, ainsi qu’un ensemble de contributions, réactions, commentaires proposés par quelques-uns de ses participants.
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