Dernier Campus Sandwich de la saison à Caen ce jeudi 27 juin avec au menu : la communication inclusive.

C’est au Pavillon, que Marine Claeys, présidente du Collective (R)évolution Inclusive, est revenue en début d’atelier sur l’histoire de l’évolution de la langue, les mots et leurs représentations mentales.

Elle a définit la différence notable entre “sexe” et “genre” :
– Sexe : purement biologique
– Genre : rôle, comportement, expression et identité que la société construit pour les filles, les femmes, les garçons, les hommes et les personnes de divers genre.

“L’écriture inclusive est née de la volonté de faire changer les mentalités sur l’égalité femme/homme dans le langage” cite Marine Claeys afin de reprendre les grandes dates de l’évolution de notre langue française.
– Jusqu’au 17e siècle : apogée de la masculinisation avec les notions d’accords de majorité/ choix.
– 1635 : création de l’académie française
“Le masculin l’emporte sur le féminin du fait que l’homme est supérieur à la femme”
– 1999 : guide de féminisation dans l’écriture “Femme, j’écris ton nom”.
– 2019 : l’académie française consent à féminiser les noms de métiers.

Elle a rappelé qu’au niveau des représentations mentales, le cerveau ne supporte pas les ambiguïtés donc le masculin ne peut pas être neutre et de citer que “ce qu’on ne nomme pas, n’existe pas !

Les objectifs de la com’ inclusive : faire progresser l’égalité des genres, lutter contre les stéréotypes, valoriser la diversité, exprimer des valeurs fortes, favoriser l’engagement, donner de la visibilité et toucher un public plus large.

Comment fait-on ?
Marine Claeys indique qu’il n’y a pas de règles et que trois conventions de base existent :
– Accorder en genre les noms de métiers, titres, grades et fonctions;
– Eviter le masculin générique;
– Eviter les expressions sexistes et dégradantes.

Les solutions existantes :
– Doublets : ambulancière et ambulancier (accords de proximité ées si les ambulancières sont accolées au verbe)
– Épicène : même forme au féminin et masculin
– Collectif : équipe, lectorat, public, cela englobe les personnes sans les genrer
– Métonymie : talents, plumes, salle, le nom de la ville
– Adressage direct : vous, tu
– passer de la voix active à la voix passive : les artistes sont émus = l’émotion traverse les artistes
– Acronymes / Apocopes : CPE, dermatos, profs
– Verbes riches : sois patient = faire preuve de patience
– Point médian : patient•es / étudiant•es
– Anglicisme, néologisme : kids, iel, auditeurices
– “e” graphique : professionellEs

Avant de choisir certaines de ces solutions de rédaction inclusive, quelques questions sont à se poser :

  • Quelle est mon intention ? Donner de la visibilité aux femmes, m’exprimer de façon non-genrée, inclure…
  • À quel public je vais m’adresser ?
  • Qu’est-ce qu’il me convient le plus ?

Enfin, le Campus Sandwich s’est terminé par la pratique de solution de rédaction inclusive.